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Des virus aux antivirus

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Ce qui est intéressant, c’est que chaque nuisance semble engendrer son antidote. Depuis la fin des années 80, nous sommes confrontés au phénomène des virus. Or, dans le même temps, des outils de plus en plus intelligents sont apparus pour les contrer. Depuis près d’une bonne dizaine d’années, aucune infection à très grande échelle n’a frappé les ordinateurs, en tout cas rien de comparable aux dégâts causés aux alentours de 2000 par des virus tels que Melissa ou ‘I love you’. Les spywares  qui espionnent le comportement de l’utilisateur sont pareillement contrés par des programmes qui analysent les PC et les neutralisent.

Il existe des outils pour se protéger d’une surveillance excessive. Ils ne sont pas toujours aisés à mettre en œuvre, mais toute l’idée est de savoir si l’enjeu en vaut la chandelle. Le simple individu qui se contente de raconter sa vie sur Facebook pourrait estimer qu’il n’a pas à se soucier de ce que ses soirées de fêtes entre amis fassent l’objet d’un ratissage généralisé. On peut aussi estimer que, non, désolé, les indiscrets n’ont pas droit de cité, que ce soit parce que, nous refusons individuellement ou collectivement, en tant que Français, Suisses, Belges ou Européens que les principes auxquels nous sommes attachés soient violés. 

En mai 2014, la Commission Européenne a contraint Google à respecter le droit à l’oubli, que Google le veuille ou non. Mais comment obliger Microsoft, Apple, Google, Yahoo! et autres sociétés américaines qui se refusent à respecter les lois européennes, comment les obliger à le faire, quitte à utiliser l’arme insidieuse de ce revenu auquel ils sont sensibles. 

Il faut le savoir : d’ores et déjà, le manque à gagner résultant de PRISM est très grave pour l’industrie américaine. Il est estimé entre 35 et 180 milliards de dollars d’ici 2016, selon diverses études. Dans le plus favorable des scénarios, elle perdrait 15 points de parts de marché à l’international ! Il est bon qu’il en soit ainsi. Inquiets, Google et Yahoo! ont annoncé leur intention de se mettre au pas, en d’autres termes, de se résoudre – il était temps – à protéger les données de leurs usagers. Plus le manque à gagner sera fort et plus les géants d’Internet seront contraints de s’aligner avec les législations européennes.

En atttendant que de telles mesures entrent en vigueur et que des lois contraignantes soient votées en vue de faire plier Microsoft, Google et autres complices de la NSA, peut on dire aux agences de renseignement, désolé, vous n’aurez pas mes données ? Oui. Nous pouvons leur dire : désolé les gars, il faudra vous en passer. Tant pis si votre curiosité maladive doit en pâtir. Nous vous disons non et nous en sommes fiers.

Maintes solutions existent et nous en détaillons certaines ici. Elles sont recommandées à tous ceux qui veulent pouvoir échanger des messages en toute quiétude dans une situation donnée. Elles sont indispensables, vitales pour nos entreprises. N’oublions pas l’exemple cité dans le chapitre 4 où, dès 1994, dans le cadre de la fourniture d’une flotte d’avions à Saudi Arabian Airlines, les conversations entre Edouard Balladur alors Premier Ministre et des hauts cadres d’Airbus ont fait l’objet d’écoutes qui semblent avoir permis à Boeing de faire pencher la balance en sa faveur…

Compliquer le travail des intrus

100 % de sécurité aujourd’hui, cela n’existe pas… Au moins, peut-on faire en sorte de rendre l’accès le plus compliqué possible, si compliqué que les intrus aient envie  de laisser tomber.

Il existe de nombreuses façons de rendre cette tâche ardue. Certes, un grand nombre d’entre elles ont pour contrepartie la perte de certains services.

Un exemple simple pourrait consister à payer un maximum d’objets que l’on désire acquérir en argent liquide. Et à éviter les systèmes comme Navigo qui amènent à conserver une trace de vos déplacements dans un service de transport en commun, en clair préférer l’achat de tickets.

Il est recommandé à tous les particuliers de désactiver la géolocalisation de leur smartphone. Bien évidemment, lorsqu’on cherche son chemin dans une banlieue, on devra alors se passer du service d’itinéraire et recourir à une bonne vieille carte. On peut aussi n’activer cette géolocalisation qu’en cas de besoin et la désactiver aussitôt après. De même, il vaut mieux éviter d’installer sur son smartphone des applications comportant des informations de vie privée. Ainsi, gérer son compte bancaire depuis un iPhone ou un Galaxy n’est pas recommandé. Placer son code ADN sur le smartphone pourrait sembler vital, mais il est préférable de l’éviter. En un mot : pas d’information sensible, que ce soit sur la carte SIM ou sur la mémoire interne.

Pour ses déplacements, il est préférable d’adopter des véhicules à l’ancienne, dépourvus de technologie. Alors, même si les voitures affretées par un service comme Uber paraissent hyper pratiques, elles ont pour pendant que votre course fait l’objet d’un traçage. Un bon vieux taxi sera donc préférable.

Si deux individus souhaitent communiquer en toute quiétude durant une durée donnée, le mieux est d’acquérir des téléphones jetables, étant entendu qu’ils doivent tous deux acquérir de tels modèles. Le cas de Nicolas Sarkozy qui avait acquis un tel modèle pour appeler son avocat et qui a pourtant été espionné à son insu une fois Hollande arrivé au pouvoir – puisqu’il appelait le numéro usuel dudit avocat –  est un bon exemple de cas où un individu s’est cru à l’abri en vain.

De même, pour toutes les communications que l’on souhaite conserver discrètes, le mieux est de choisir des adresses email n’ayant aucun rapport avec son nom véritable – il existe des milliers de services d’email dans le monde – et de communiquer depuis une adresse IP différente de celle employée chez soi – par exemple un cybercafé. Il va de soi qu’à l’intérieur des emails en question, il ne faudra aucunement révéler sa véritable identité.

Thomas Bordier

Rédacteur en chef du magazine en ligne Dingue Du Web, je suis journaliste indépendant depuis plus de 20 ans. Mes sujets de prédilections sont la Tech le Marketing mais également l'entrepreneuriat. J'interviens également sur des sujets de culture et de société.

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